Les cols blancs ont bénéficié d'une plus grande flexibilité au cours des trois années qui ont suivi la pandémie, mais leurs homologues qui ne travaillent pas dans des bureaux sont souvent exclus de la possibilité de travailler à domicile. Pour diverses raisons (la nature de leur emploi, les horaires rigides de leur travail ou simplement l'incapacité des employeurs à s'adapter) les cols bleus et gris n'ont pas autant bénéficié de souplesse quant à leur lieu de travail.

Toutefois, cela ne signifie pas qu'ils n'ont pas le même désir que leurs collègues cols blancs. Les nouvelles données de l'enquête « Workmonitor Pulse Survey » de Randstad montrent que les employés qui ne travaillent pas dans des bureaux souhaitent vivement bénéficier d'une plus grande flexibilité au travail, qu'ils considèrent comme une priorité presque aussi importante que le salaire. Et ils pensent que leurs employeurs peuvent faire des efforts pour répondre à ce besoin.

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"L'aspect le plus intéressant de mon travail est la flexibilité. Pour les personnes qui ont des enfants, c'est une bonne chose. Ceux qui n'ont pas d'enfants scolarisés l’apprécient également, car ils peuvent terminer à deux heures de l'après-midi. Nous avons vraiment le contrôle de nos horaires", a déclaré Joe Marino, qui travaille aux États-Unis en tant que marchandiseur pour une entreprise alimentaire internationale.
Le rôle de Joe est de distribuer et de stocker les produits de son entreprise dans les magasins de détail. Comme ces clients ont de longues plages horaires d’ouverture, il est en mesure d'effectuer son travail à tout moment lorsque l'entreprise est ouverte, ce qui signifie que ses horaires de travail peuvent facilement s'adapter à son mode de vie et à ses obligations familiales, et non l'inverse.

l'attrait universel de la flexibilité de l'emploi

C'est cette flexibilité qui attire les travailleurs vers son entreprise, et nos données indiquent que de nombreux autres salariés, non employés de bureau, souhaitent également en bénéficier. Ainsi, 42 % des cols bleus, c'est-à-dire des personnes qui effectuent un travail manuel très ou peu qualifié dans des secteurs tels que l'agriculture, l'industrie manufacturière, la construction ou l'exploitation minière, déclarent que la flexibilité est aussi importante, voire plus importante, que le salaire. Les "cols gris", c'est-à-dire les personnes qui occupent des emplois qui relèvent à la fois des cols bleus et des cols blancs (qui impliquent un service ou qui sont en contact avec la clientèle, mais qui ne travaillent pas dans un bureau), souhaitent encore plus de flexibilité, 48 % d'entre eux la mettant sur un pied d'égalité avec le salaire.

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L'enquête « Workmonitor Pulse Survey » menée par Randstad au deuxième trimestre a permis de recueillir des données sur les ressentis et aspirations de plus de 7 500 travailleurs aux États-Unis, en Australie, au Royaume-Uni, en Allemagne et en France. Nos résultats ont révélé une disparité significative entre les réponses des cols blancs et celles de leurs homologues qui travaillent en dehors des bureaux, mais aussi des points de vue communs. Ces informations peuvent aider les employeurs à faire face à la pénurie de talents et à renforcer leurs stratégies d'attraction et de rétention.

Comme on pouvait s’en douter, les cols bleus et gris expriment un niveau plus élevé d'insatisfaction à l'égard de la flexibilité au travail (10% contre seulement 7% pour les cols blancs). Toutefois, de façon générale et tous types de fonctions confondues 70% des répondants de chaque catégorie se disent satisfaits de leur situation actuelle.

Néanmoins, un pourcentage important de travailleurs non administratifs (plus de 30 %) estime que leur employeur ne répond pas à leurs besoins ; 39 % d'entre eux ont dû prendre des congés de maladie pour gérer leurs responsabilités personnelles et 30 % ont quitté leur emploi en raison d'un manque de flexibilité. Plus important encore, près de la moitié des cols gris et des cols bleus estiment que les employés de bureau bénéficient d'une plus grande flexibilité. Plus qu'une perception, nos données indiquent que si 52 % des cols blancs ont bénéficié d'une plus grande flexibilité au cours des trois dernières années, seuls 26 % des cols gris et 20 % des cols bleus en ont profité.

une façon d'accroître l'équité sur le lieu de travail

Il ne fait aucun doute que les tendances en matière de travail à distance et de travail hybride ont favorisé les employés de bureau, mais aux yeux de nombreux travailleurs qui ne sont pas dans ce cas, les entreprises devraient leur offrir plus de latitude en termes d’aménagement de leur temps de travail. Environ 30 % des cols bleus et gris souhaitent une semaine de quatre jours ou moins, des horaires fractionnés, des horaires de nuit ou des horaires flexibles le week-end. En comparaison, une majorité de cols blancs souhaitent des options de travail à distance.

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Répondre aux besoins des salariés qui ne travaillent pas au bureau et qui souhaitent plus de flexibilité n'exige pas de modifier radicalement les politiques internes ; les employeurs doivent simplement examiner ce qui motive ce besoin d'horaires aménagés. Dans le cas de Joe, son emploi du temps lui permet de tenir compte des horaires scolaires de ses deux enfants. Le fait de pouvoir choisir les moments où il se rend chez les clients, signifie également qu'il peut se rendre à des rendez-vous chez le médecin, faire réparer la voiture familiale ou simplement se reposer lorsqu'il est fatigué, sans que cela ne perturbe son travail.

Quel que soit le type de travailleurs, tous sont d’accord pour dire qu'ils passeraient plus de temps avec leur famille s'ils bénéficiaient d'une plus grande flexibilité dans leur travail ; c'est chez les cols bleus (61 %) que cette tendance est la plus marquée (54% pour les cols gris et blancs). Plus de deux personnes sur cinq déclarent également qu'elles utiliseraient ce temps pour améliorer leur santé ou leur forme physique, ou pour se reposer davantage. Environ 30 % déclarent qu'ils pourraient s'occuper de leurs enfants, de leurs parents ou d'autres membres de la famille.

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En comprenant vraiment pourquoi les travailleurs veulent davantage de flexibilité, les employeurs peuvent développer des politiques qui aident les gens à mieux faire face à leurs exigences personnelles.
Comme par exemple :

  • Redéfinir la façon de travailler des employés qui ne travaillent pas dans un bureau mais qui peuvent effectuer leurs tâches hors site et en dehors des heures normales de travail. Cela permettrait aux entreprises d'offrir à leurs employés la flexibilité qu'ils souhaitent, même dans des fonctions qui, traditionnellement, n'offrent pas cet avantage.
  • Offrir des services de garde d'enfants sur le lieu de travail ou des allocations pour rémunérer les personnes qui s'occupent des enfants permettraient d'alléger le fardeau que représente la prise en charge des membres de la famille.
  • Offrir une assistance aux employés pour réduire le stress et améliorer leur niveau d'énergie. Étant donné que 45 % des employés qui ne travaillent pas dans des bureaux disent souhaiter améliorer leur santé s'ils bénéficiaient d'une plus grande flexibilité, les entreprises peuvent les aider en leur proposant des programmes de bien-être personnalisés ou en mettant en place des installations de remise en forme sur le lieu de travail. Un tel effort pourrait grandement contribuer à disposer d’une main-d'œuvre en meilleure santé et plus productive.

La flexibilité de l'emploi est sans aucun doute la nouvelle priorité du monde du travail. Face à la nouvelle réalité qui a fait suite à la pandémie, on attend des entreprises qu'elles veillent de manière plus proactive au bien-être de leur personnel. En répondant mieux aux besoins de flexibilité horaire et de modalités de travail, les employeurs peuvent surmonter leurs problèmes de pénurie de main d’œuvre et améliorer la rétention, la loyauté et l'attraction des talents.